Les mutations du marché du travail, les évolutions technologiques et les changements personnels amènent de plus en plus de personnes à envisager une reconversion professionnelle. Comment réussir ce tournant dans sa carrière ? Quelles sont les aides disponibles pour faciliter cette transition ? Cet article vous propose un tour d’horizon des dispositifs existants pour vous accompagner dans votre projet de reconversion.
1. Le bilan de compétences pour faire le point sur ses atouts
Avant de se lancer dans une nouvelle voie professionnelle, il est essentiel d’évaluer ses compétences et aptitudes. Le bilan de compétences est un outil précieux pour identifier ses forces et ses faiblesses, ainsi que pour déterminer les métiers qui correspondent le mieux à son profil. Il peut être réalisé auprès d’un centre agréé et financé par le Compte personnel de formation (CPF) ou par Pôle emploi pour les demandeurs d’emploi.
2. Les dispositifs de financement de la formation
La reconversion passe souvent par une phase de formation, qu’elle soit courte ou longue, afin d’acquérir les compétences nécessaires au nouvel emploi visé. Plusieurs dispositifs permettent de financer tout ou partie du coût de ces formations :
a. Le Compte personnel de formation (CPF)
Le CPF est un compte individuel alimenté en heures de formation tout au long de la vie professionnelle. Il permet de financer des formations qualifiantes ou certifiantes, en fonction des besoins identifiés. Les salariés du secteur privé, les agents publics et les demandeurs d’emploi sont éligibles au CPF.
b. Le Projet de transition professionnelle (PTP)
Le PTP, anciennement appelé CIF (Congé individuel de formation), est un dispositif destiné aux salariés qui souhaitent changer de métier ou de secteur d’activité. Il permet de financer une formation longue (jusqu’à 12 mois) en conservant son salaire et son poste pendant la durée de la formation. Pour en bénéficier, il faut justifier d’une certaine ancienneté dans l’entreprise et obtenir l’accord de son employeur.
c. L’aide individuelle à la formation (AIF)
Proposée par Pôle emploi, l’AIF est destinée aux demandeurs d’emploi qui ne peuvent pas financer leur formation par le CPF ou par d’autres dispositifs. Elle peut couvrir tout ou partie des frais pédagogiques, ainsi que les frais annexes (transport, hébergement…).
3. L’accompagnement personnalisé pour définir et concrétiser son projet
La reconversion professionnelle est un processus complexe qui requiert une réflexion approfondie sur ses motivations, ses objectifs et sa stratégie. Pour faciliter cette démarche, plusieurs structures proposent un accompagnement personnalisé :
a. Pôle emploi et les missions locales
Les conseillers de Pôle emploi et des missions locales sont à même d’aider les demandeurs d’emploi et les jeunes de 16 à 25 ans à élaborer un projet professionnel réaliste et cohérent, en tenant compte du marché du travail local. Ils peuvent également orienter vers des formations adaptées et informer sur les aides financières disponibles.
b. Les centres d’information et d’orientation (CIO)
Les CIO sont des lieux d’accueil, d’information et d’accompagnement pour tous les publics (élèves, étudiants, adultes) qui s’interrogent sur leur orientation scolaire ou professionnelle. Les psychologues de l’éducation nationale présents dans ces centres proposent un soutien personnalisé pour élaborer un projet de reconversion.
c. Les organismes spécialisés dans l’accompagnement à la reconversion
Il existe également des organismes privés ou associatifs qui proposent des services d’accompagnement à la reconversion, tels que le coaching, le mentoring ou le conseil en évolution professionnelle (CEP). Ces prestations peuvent être financées par le CPF ou pris en charge par l’entreprise dans le cadre du plan de formation.
4. Les aides spécifiques pour la création ou la reprise d’entreprise
Pour ceux qui envisagent une reconversion par la création ou la reprise d’une entreprise, plusieurs dispositifs existent :
a. L’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise (ACCRE)
L’ACCRE est une aide financière destinée aux demandeurs d’emploi, aux bénéficiaires de minima sociaux et aux jeunes de moins de 26 ans qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise. Elle permet d’être exonéré de charges sociales pendant un an et de bénéficier d’un accompagnement dans la réalisation du projet.
b. Les prêts d’honneur et les garanties d’emprunt
Les prêts d’honneur sont des prêts personnels sans intérêt ni garantie, accordés par des réseaux associatifs comme Initiative France ou Réseau Entreprendre. Ils peuvent être complétés par des garanties d’emprunt bancaire proposées par Bpifrance ou France Active, afin de faciliter l’accès au financement.
c. Les dispositifs locaux et régionaux
Enfin, certaines collectivités territoriales (régions, départements, communes) proposent des aides spécifiques pour soutenir la création ou la reprise d’entreprise sur leur territoire. Il est conseillé de se renseigner auprès des chambres de commerce et d’industrie (CCI) ou des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA) pour connaître les dispositifs existants.
Pour réussir sa reconversion professionnelle, il est essentiel de s’informer sur les aides disponibles et de se faire accompagner par des professionnels compétents. Le bilan de compétences, les dispositifs de financement de la formation, l’accompagnement personnalisé et les aides spécifiques pour la création ou la reprise d’entreprise sont autant de ressources pour faciliter cette transition et ouvrir de nouveaux horizons professionnels.